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Introduction

Les juges et l'arbitre forment un triade. En fait, ces trois personnes sont tous des arbitres qui se relaient après trois combats. Toutes les décisions de l'arbitre doivent être approuvées par les juges, qui sont souvent mieux placés pour voir l'action, de leur place, dans un coin du tapis. S'il y a contestation, c'est la majorité qui l'emporte.

Le travail d'arbitre est un travail très exigeant, qui demande beaucoup de concentration, de rapidité dans la prise de décision, et de beaucoup de jugement. Pour cette raison, un arbitre préside généralement pendant trois combats de suite. Ensuite, il change de place avec un des juges. Ce dernier arbitrera également trois combats, avant de changer de place avec le troisième juge. Lorsque ce dernier aura arbitré trois autres combats, c'est toute la triade qui sera remplacée par une autre équipe d'arbitres. Il peut y avoir 2, 3 ou 4 triades qui se relaient à tour de rôle, sur une surface de compétition pendant la journée.

Dans des compétitions internationales, la situation se complique. Le chef des arbitres doit veiller à ce que ni les juges, ni l'arbitre ne soient concitoyens d'un des deux combattants, pour éviter ne serait-ce que l'apparence de conflits d'intérêts. C'est la même chose lorsque des concurrents de plusieurs provinces se rencontrent dans une compétition nationale.

À la prise en charge d'une surface de compétition, l'arbitre et les juges (surtout la première triade de la journée) doivent s'assurer des éléments suivants :

  1. que la surface de compétition soit conforme;
  2. que tout le matériel soit en place;
  3. que la tenue et l'hygiène des compétiteurs soit convenable;
  4. que tous les officiels mineurs sont bien en place et prêts à entrer en fonction.

Avant d'arbitrer un combat, les arbitres et les juges doivent se familiariser avec le signal sonore utilisé pour indiquer la fin du combat sur leur surface. Les arbitres doivent s'assurer que les spectateurs, supporters, photographes et autres, ne risquent pas de gêner ou d'être gênés par un compétiteur. Ils ne doivent pas être trop près des tapis.

L'arbitre et les juges doivent quitter la surface de combat, sur invitation de l'arbitre en chef, lors d'arrêts pour cérémonie protocolaire ou de tout retard prolongé dans le programme de l'événement. Si sa surface de combat n'est pas utilisée et qu'il y ait un combat en cours sur une surface adjacente, le juge doit enlever sa chaise afin d'éviter tout risque de blessure.

 

L'arbitre

Position de l'arbitre

L'arbitre a la responsabilité de la conduite du combat et de l'administration de la décision finale. Pour donner le signal de début de combat, l'arbitre est au centre devant les concurrents qui viennent de se saluer. Pendant le combat, l'arbitre se tient généralement à l'intérieur de la surface de compétition. Il se déplace de manière à bien voir l'action et en s'assurant de toujours maintenir une certaine distance des compétiteurs pour ne pas les gêner (au moins 1 m).

L'arbitre doit également, toujours sans perdre de vue les compétiteurs, s'assurer que ses annonces et ses décisions (évaluations, pénalités, interventions médicales) sont bien inscrites au tableau de pointage. Dans le cas où les deux compétiteurs sont en Ne-Waza et tournés vers l'extérieur, l'arbitre peut se placer sur la surface de sécurité pour observer le déroulement de l'action.

Les gestes de l'arbitre

Tous ses gestes doivent être énergiques et maintenus pendant au moins 2 à 3 secondes environ, pour s'assurer que les chronométreurs, les préposés au tableau et les spectateurs aient le temps de les voir et de les reconnaître.

Nous discutons des gestes posées par l'arbitre dans les pages suivantes :

 

Les juges

 

Position des juges

Les juges assistent l'arbitre et sont assis l'un en face de l'autre aux deux coins opposés à l'extérieur de la surface de combat. Le juge doit s'asseoir avec les pieds sur la surface de sécurité, et mettre les mains à plat sur les cuisses. Pendant le combat, à moins qu'il désire émettre une opinion, le juge doit éviter de bouger les mains pour ne pas déranger la concentration de l'arbitre.j_assis.gif

 

Si les concurrents s'approchent de lui, le juge doit faire preuve de rapidité pour se déplacer et enlever sa chaise. Il doit saisir sa chaise des deux côtés, utilisant ses deux mains, de façon à pouvoir immédiatement en libérer une pour donner une opinion sur une action en bordure de ligne, tenant toujours la chaise de l'autre main.j_debou.gif

 

Rôle des juges

Si, pour une raison jugée nécessaire par l'arbitre, un compétiteur doit quitter temporairement la surface de combat, un juge doit obligatoirement l'accompagner pour veiller à ce qu'aucune anomalie ne se produise (en général, le juge le plus près du compétiteur l'accompagne). Une telle autorisation n'est accordée que dans des cas exceptionnels, pour changer un judogi non conforme aux normes. Si un compétiteur doit changer un élément de sa tenue à l'extérieur de la surface de compétition et qu'aucun des deux juges ne soit de même sexe que lui, le comité organisateur doit désigner une personne du même sexe pour accompagner le compétiteur.

Si un juge s'aperçoit que la marque au tableau est erronée, il doit immédiatement en informer l'arbitre; seul ce dernier a le pouvoir de faire corriger le tableau.

Si un juge n'est pas d'accord avec l'opinion exprimée par l'arbitre ou si celui-ci n'en exprime aucune, il doit signaler la sienne immédiatement. Le juge ne doit pas devancer les gestes de l'arbitre pour une évaluation, mais exprimer son opinion s'il est en désaccord, une fois que cette évaluation est donné.

Gestes des juges

 

Relevez-vous

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Si les judokas sont au sol et qu'il n'y a pas d'action valable depuis un certain temps (5 secondes environ), l'arbitre devrait arrêter le combat pour le faire reprendre debout et au centre du tapis. Cependant si l'arbitre ne réagit pas et que les juges s'en aperçoivent, ils doivent inviter l'arbitre à demander aux combattant de se relever.

Action non valable

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Pour indiquer qu'une opinion donnée par l'arbitre n'est pas valable, le juge doit lever une main au-dessus de la tête et l'agiter de gauche à droite 2 ou 3 fois.

Pour signaler une divergence d'opinion avec l'arbitre, le juge doit faire le geste correspondant à son opinion.

Dans le cas d'une action exécutée en bordure, le juge doit d'abord signaler si l'action est à l'intérieur ou à l'extérieur, puis signaler, s'il y a lieu, si le ou les compétiteurs sont à l'extérieur.

Si un juge signale une action à l'extérieur et que l'arbitre annonce ippon, par exemple, et que l'autre juge exprime un résultat inférieur, la majorité des trois doit d'abord décider si l'action était à l'intérieur ou à l'extérieur, puis, si l'action a été jugée à l'intérieur, décider du résultat.

 

Action à l'intérieur (jonaï)

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Lorsque les compétiteurs sont sur la surface de danger, et pour indiquer qu'il estime qu'ils sont restés à l'intérieur de la surface de combat, le juge doit lever une main en haut, puis abaisser son bras tendu (main ouverte, pouce vers le haut) horizontalement au-dessus de la démarcation entre la surface de combat et la surface de sécurité et maintenir son geste un court instant.

Action à l'extérieur (jogaï)

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Pour indiquer qu'il estime qu'un compétiteur est sorti de la surface de combat, le juge doit tendre un bras à l'horizontale (main ouverte, pouce vers le haut) au-dessus de la démarcation entre la surface de combat et la surface de sécurité et l'agiter plusieurs fois (2 ou 3 fois) de gauche à droite, en terminant ce geste vers l'extérieur.

Quand une action est-elle à l'intérieur ?

Aucune technique n'est valable si l'un des compétiteurs se trouve à l'extérieur de la surface de combat.

Debout (tachi waza)

Un compétiteur est considéré à l'extérieur s'il prend contact avec le pied, la main, le genou ou toute autre partie de son corps avec l'extérieur de la surface de combat et ne touche plus la surface de sécurité.

Toutefois, s'il exécute un sutemi-waza (mouvement sacrifice) et sort plus de la moitié du corps à l'extérieur de la surface de combat, le compétiteur sera également considéré comme étant à l'extérieur.

Lorsque l'un des compétiteurs projette son adversaire à l'extérieur de la surface de combat mais qu'il demeure lui-même à l'intérieur de celle-ci assez longtemps pour clairement assurer l'efficacité de sa technique, celle-ci est reconnue comme valable.

Si, lors d'une attaque comme O-Uchi-Gari (grand fauchage intérieur) ou Ko-Uchi-Gari (petit fauchage intérieur), le pied ou la jambe de Tori quitte la surface de combat et se déplace sur la surface de sécurité, l'action est considérée valable (aux fins d'évaluation) du moment que Tori ne prend pas appui sur son pied ou sa jambe à l'extérieur de la surface de combat.

Au sol (ne waza)

En judo au sol (ne-waza), le combat doit continuer et toute action doit être considérée comme valable, du moment qu'une partie du corps de l'un des compétiteurs touche à la surface de combat.

 

Règle de la majorité

Cette règle dit que toute décision rendue par l'arbitre doit être approuvée par les juges. Si les deux juges sont d'accord avec l'arbitre, il ne font rien. Il est normal que les décisions de l'arbitre soient renversées de temps en temps. Les juges et l'arbitre au centre sont tous des arbitres avec des pouvoirs égaux. Il faut garder à l'esprit que les juges sont là pour aider l'arbitre à rendre la meilleure évaluation possible. Toutes les décisions seront donc basées sur un avis majoritaire exprimé par les trois officiels, à savoir l'arbitre et les juges.

Relation entre les juges et l'arbitre

Lorsque la décision de l'arbitre est renversée, tout geste rectificatif doit immédiatement suivre le geste d'annulation et éventuellement annoncer une nouvelle évaluation ou sanction. Pour annuler une décision et en rendre une autre, l'arbitre…

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Tout de suite après une annonce (évaluation, pénalité), l'arbitre doit, sans perdre de vue les compétiteurs et tout en maintenant son geste, être en position pour observer si le juge le mieux placé pour l'assister indique une opinion différente, manifestant ainsi son désaccord.

Chaque juge doit indiquer son opinion en faisant le geste officiel approprié chaque fois que son opinion diffère de celle de l'arbitre, soit sur une évaluation technique soit sur une pénalité annoncée par ce dernier.

Si les juges indiquent une opinion différente de celle de l'arbitre et que celui-ci n'a pas remarqué l'expression de leur désaccord, ils se lèvent et maintiennent leur geste jusqu'à ce que l'arbitre les remarque et rectifie son évaluation.

Si, après un temps appréciable (quelques secondes), l'arbitre n'a toujours pas remarqué les juges en position debout, le juge le plus près de l'arbitre doit immédiatement s'en approcher et lui faire part de l'opinion majoritaire.

Niveau de désaccord

Si l'arbitre exprime une opinion supérieure à celle des deux juges sur un résultat technique ou une pénalité, il doit aligner son évaluation sur celle du juge qui a exprimé l'évaluation la plus élevée.

Si l'arbitre exprime une opinion inférieure à celle des deux juges sur un résultat technique ou une pénalité, il doit ajuster son évaluation sur celle du juge qui a exprimé l'évaluation la plus basse.

Si un juge exprime une opinion supérieure et l'autre juge une opinion inférieure à celle de l'arbitre, celui-ci peut maintenir son évaluation.

Consultation au centre

Lorsqu'une discussion est nécessaire entre l'arbitre et les juges, l'arbitre prend sa position de début de combat, au centre du tapis, appelle ses deux juges avec le geste approprié, ceux-ci se plaçant de chaque côté de l'arbitre avec un léger angle, de façon à pouvoir observer les compétiteurs. L'arbitre doit attendre que les deux juges soient placés selon la position prévue avant d'engager toute discussion.

Appel des juges

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Pour appeler les juges, l'arbitre lève les deux bras à la hauteur des épaules, mains ouvertes, paumes dirigées vers le haut, puis d'un geste simultané ramène ses avants bras à 90o, paumes dirigées vers l'intérieur.


Discussion

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Les discussions doivent être très brèves.

Exemple : " Le blanc a mis sa main dans le visage de l'autre. Il mérite un Shido. Êtes-vous d'accord ? ".
 
Les autres répondent par oui ou par non. La majorité l'emporte.

Avant de rendre la décision de cette consultation, l'arbitre doit attendre que les deux juges aient repris leur place sur leur chaise. Il rend sa décision et faire reprendre le combat, s'il y a lieu.

Les consultations verbales entre arbitre et juges sont possibles et nécessaires dans le seul cas où l'arbitre ou l'un des juges a été témoin de quelque chose que les deux autres n'ont pas vu et qui pourrait modifier la décision. Toutefois, la personne dont l'opinion est minoritaire doit être certaine de ce qu'elle avance afin d'éviter toute discussion inutile. Les juges doivent également vérifier si les résultats consignés par le préposé au tableau d'affichage, correspondent bien à ceux qui ont été annoncés par l'arbitre après un changement.